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Remettre le travailleur au centre de l’entreprise

Chaque année, le Great Place to Work Institute décerne plusieurs prix pour récompenser les meilleurs environnements de travail (best workplaces) du pays sur base d’une enquête effectuée auprès de leurs collaborateurs. Avec le concours de la Vlerick Business School, l’institut souligne les efforts effectués par les entreprises volontaires en matière de bien-être et d’inclusivité.
Par Florence Thibaut
Temps de lecture: 4 min

Installé depuis une vingtaine d’années en Belgique, le Great Place to Work Institute passe au crible les entreprises dans différents types de secteurs, ce qui lui donne un large aperçu des pratiques RH actuelles. Présente dans 170 pays de par le monde, l’initiative touche près de 18.000 entreprises. Partout, les organisations qui jouent le jeu sont classées en trois grandes catégories selon la taille de leurs effectifs, des PME, jusqu’aux très grandes organisations de plusieurs milliers de collaborateurs. C’est Koen Dewettinck, professeur en Ressources Humaines à la Vlerick depuis 17 ans qui en chapeaute l’organisation depuis cette année. Il reprend ainsi le flambeau de Dirk Buyens aux commandes de longue date.

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STYN.be

Quel regard portez-vous sur la dernière édition des remises des trophées « best workplaces » le 12 mars dernier ?

C’était, comme à chaque fois, une soirée de célébration. L’atmosphère était joyeuse et inspirante. Il y a toujours un certain niveau d’excitation et de suspens, puisque les participants ne savent pas à quel rang ils se situent, ni qui sont les autres compagnies participantes. Cette année, l’évènement était rapidement sold-out. 380 invités sont venus. L’idée est toujours de se récompenser des efforts effectués et de créer de la visibilité sur les projets. Certaines organisations viennent avec toute une équipe RH, d’autres invitent les profils les plus juniors ou le management. Il y a aussi une dimension de team building à l’évènement. On y croise le top du top des entreprises.

C’est une communauté qui grandit ?

Absolument. Les sociétés sont de plus en plus nombreuses à nous rejoindre. On en voit certaines qui reviennent chaque année. On les voit progresser et évoluer. Elles reçoivent les feedbacks de leurs employés et peuvent s’améliorer. C’est un vrai voyage. Elles deviennent aussi des ambassadrices du mouvement.

Qui sont les entreprises qui font cet exercice ?

Au niveau des métiers, on voit de plus en plus de diversité. Post-Covid-19, certains secteurs ont voulu redorer leur blason. Je pense notamment au secteur pharmaceutique. Cette année, par exemple, on a eu pas mal d’entreprises actives dans l’IT, mais aussi dans le retail, la santé, la mode, les titres-services, la finance… La plupart sont dans des industries qui ont du mal à recruter et sont dans une guerre des talents. Les Best Workplaces sont un excellent outil d’employer branding, mais aussi de rétention des collaborateurs. Le projet doit être vécu de l’intérieur et ne pas seulement exister sur papier.

À quoi ressemblent les « meilleurs lieux de travail » en 2024 ?

Ils ont plusieurs traits communs. On les reconnaît à un degré de confiance élevé des équipes, une fierté des collaborateurs, des valeurs fortes de respect et de camaraderie, ainsi qu’un leadership à impact élevé, ce qui favorise l’innovation et la croissance financière en retour. Les entreprises sondées doivent obtenir 70 % à notre « trust index » pour être certifiées. Notre ambition est de contribuer à promouvoir des environnements de travail diversifiés et inclusifs où chacun peut être lui-même.

Comment utiliser le label comme outil RH au quotidien ?

Notre enquête est basée sur la voix des collaborateurs, c’est ce qui fait sa légitimé. Outre un intérêt en matière d’image, c’est aussi et surtout un outil pour améliorer l’expérience de ses travailleurs et monitorer les évolutions. Notre plateforme peut être ‘customisable’. On peut ajouter des questions ou les compléter. C’est, en quelque sorte, un miroir de l’entreprise. C’est bien plus qu’un outil RH, c’est un outil stratégique. D’autant plus que les organisations peuvent se comparer entre elles et apprendre les unes des autres.

La conférence d’ouverture de la soirée était donnée par Steve Muylle, un de vos confrères à la Vlerick, auteur de plusieurs ouvrages sur l’innovation et la digitalisation, autour de l’intelligence artificielle. En quoi est-elle déjà un enjeu RH déterminant ?

L’IA est une formidable opportunité de rendre ses équipes plus efficaces. Son impact est également très important sur le job même de spécialiste RH. Toutes les données collectées peuvent permettre de mieux connaître sa force de travail, de savoir comment retenir les talents et comme mieux les attirer. Tous les aspects du métier RH vont être impactés. C’est une évolution passionnante, même si nous n’avons encore rien vu…

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