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Le premier mai, bien plus que des discours politiques et du muguet

Derrière les traditionnels meetings politiques et les petits bouquets de muguet offerts, le premier mai rappelle une avancée majeure pour les droits des travailleurs. Une histoire unique, commencée aux États-Unis et achevée en Europe.
Par Philippe Degouy
Temps de lecture: 3 min

Jour férié depuis 1946 en Belgique, le 1er mai reste associé aux traditionnels barbecues et autres rassemblements politiques de tous bords. Une journée de repos à l’ambiance presque folklorique. Au point, parfois, de faire oublier ses origines dramatiques. L’histoire du 1er mai débute aux États-Unis, avec les premiers combats socialistes menés pour la défense des travailleurs américains. Mais pourquoi cette date du 1er mai ? Tout simplement parce qu’elle correspondait généralement au jour de renouvellement des contrats des travailleurs.

Une violente grève à Chicago

Ce 1er mai 1886, une grève générale menée par les syndicats est déclenchée à Chicago pour obtenir la journée de travail de 8 heures (au lieu des 10 à 12 heures). Cette action de revendications donne lieu à de nombreux affrontements meurtriers avec la police mais aussi à la réduction du temps de travail revendiquée, une victoire chèrement acquise. Fait marquant dans l’histoire, cette avancée sociale s’étendra ensuite sur le continent européen. En 1889, la Deuxième Internationale ouvrière socialiste française s’inspire des événements américains pour revendiquer et obtenir elle aussi la journée de travail de 8 heures. Dès l’année suivante, chaque 1er mai sera consacré journée des Travailleurs, devenue ensuite journée du Travail, adoptée dans de nombreux pays.

Pour la petite histoire, le travail n’est pas fêté le 1er mai aux États-Unis, mais bien le premier lundi de… septembre avec le Labor Day. Et en Belgique ? La journée de travail de huit heures verra le jour le 14 juin 1921, avec le projet de loi déposé par le ministre socialiste Joseph Wauters. Si, aujourd’hui, la fête du 1er mai n’est plus exclusivement socialiste, elle reste associée aux revendications d’avancées sociales.

Le 1er mai, n’oubliez pas le muguet

Le premier mai est aussi associé à une histoire plus légère, celle d’offrir un brin de muguet à ceux que l’on aime. Une tradition dont l’histoire a croisé celle du 1er mai syndical, mais par pur hasard. Et pour cause, puisque l’origine du brin de muguet remonterait au 1er mai 1560. Ce jour-là, Charles IX, en visite dans la Drôme, reçoit de ses sujets un brin de muguet. Séduit par le geste et le parfum, le roi décide alors d’en offrir aux dames de sa cour à chaque premier mai. L’histoire reprend de plus belle en 1941 quand le maréchal Pétain décide de remplacer l’églantine rouge, fleur traditionnellement associée au 1er mai syndical mais jugée trop à gauche, par du muguet. Et voilà comment le brin de muguet s’est retrouvé porté par les politiques sur les podiums du 1er mai.

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