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4 travailleurs sur 10 n’ont suivi aucune formation via leur employeur

Depuis cette année, les employés ont le droit de suivre cinq jours de formation par an grâce à leur employeur. Une mesure qui ne les intéresse pas tous directement, puisque près de 43 % des travailleurs n’ont suivi aucune formation en 2023.
Temps de lecture: 3 min

Se former, c’est augmenter ses compétences, acquérir de nouvelles connaissances, évoluer avec le monde qui change… C’est aussi une manière de progresser dans son métier ou même d’entamer une reconversion professionnelle. Depuis le 1er janvier 2024, chaque salarié en équivalent temps plein peut bénéficier d’au moins cinq jours de formation. Des jours de formation qui n’intéressent pas encore assez les travailleurs comme le démontre une récente enquête d’Acerta datant du mois de mars.

À peine un quart des travailleurs ont pris cinq jours de formation l’an passé et 43 % n’en ont tout simplement pris aucun l’année dernière. Des chiffres qui augmentent encore pour les ouvriers et les travailleurs de plus de 55 ans : plus de la moitié d’entre eux (56 %) n’ont pas suivi la moindre formation en 2023. Les prévisions pour 2024 ne sont pas forcément encourageantes non plus : moins de la moitié (47 %) envisage de se servir des cinq jours de formation auxquels ils ont désormais droit. Trois sur dix aimeraient prendre moins de cinq jours et près d’un quart (23 %) ne sait pas exactement combien de formations ils comptent suivre dans les mois à venir.

Des formations en ligne avec le métier

Offrir des jours de formation ne suffit pas à inciter les travailleurs à en demander. Ainsi, les formations doivent avoir une utilité pratique et directe dans leur travail au quotidien. « Les travailleurs souhaitent suivre une formation uniquement s’ils la trouvent utile », précise Laura Couchard, experte juridique chez Acerta Consult. « Les modules proposés doivent avoir un lien avec le poste qu’occupe ou occupera à l’avenir le travailleur ». En caricaturant, proposer une formation Excel ou Word à des employés ou des ouvriers qui ne les utilisent de toute manière pas dans leur travail ne sert pas à grand-chose. « Les formations sont parfois indispensables pour que les travailleurs puissent occuper de nouvelles fonctions au sein de l’entreprise ou tout simplement pour suivre l’évolution de leur travail », continue l’experte.

Plans de formations à mettre en place

Plutôt que de proposer un catalogue de formations rigide, les entreprises belges ont surtout intérêt à créer une réelle politique de formation pour que ces jours donnés soient perçus comme des avantages et des mesures bénéfiques par les travailleurs. Les employeurs d’au moins 20 travailleurs devaient d’ailleurs définir une stratégie en matière de formation dans un plan de formation… avant le 31 mars. Une autre enquête menée par Acerta l’année dernière auprès de PME démontrait qu’un tiers travaillait à un plan de formation et que trois PME sur 10 n’avaient pas encore pris les mesures nécessaires. Et s’il y avait un lien entre l’absence de plan de formation et le désintérêt des travailleurs pour ces jours de formation ?

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