Où et comment dépenser tous ses éco-chèques ?
Créés en 2009 à un moment où les partenaires sociaux étaient en recherche d’un nouvel avantage extralégal non imposable, les éco-chèques présentent le grand avantage de ne pas être soumis aux cotisations sociales de l’ONSS. « C’est un avantage brut/net, cadre Jean-Luc Van Nieuwenhuyse, expert juridique chez SD Workx. Si ce n’est pas une obligation d’ordre général pour les employeurs, on estime qu’un travailleur sur deux en Belgique en bénéficie ». La discussion d’en accorder ou non se fait à l’échelle sectorielle et ils ne peuvent remplacer une prime ou un autre avantage.
Incitant vert pour aider les travailleurs du privé à consommer de manière plus durable, ces chèques libellés au nom du travailleur sont produits par les émetteurs classiques de tickets-repas, Pluxee (le nouveau Sodexo), Monizze, Edenred, ainsi que G.O.T. CONNECTION. « La philosophie est que ce soit un avantage écologique qui donne accès à des produits et services avec une plus-value verte affirmée et avérée, par exemple, le recours à une évaluation énergétique ou l’achat de panneaux solaires ».
Fourchette de 100 à 250 euros
Depuis 2022, les chèques ne sont plus imprimés sur papier, mais sont rassemblés sur la même carte que les titres-repas. « Leur durée est désormais de deux ans, plus que pour leur version papier. L’avantage est aussi qu’ils ne se perdent plus dans un placard, coûtent moins cher à gérer et sont plus difficiles à voler. Avec le système électronique, le travailleur peut également facilement consulter son solde et le délai restant pour les utiliser », souligne Jean-Luc Van Nieuwenhuyse.
Au niveau du montant alloué, la moyenne est une enveloppe de 100 euros. À nouveau, c’est au niveau sectoriel que se décide le montant des éco-chèques distribués. « La commission paritaire 200, la plus large de Belgique, concerne 500.000 actifs. Elle prévoit 250 euros, le plafond maximal, mais ce montant varie fortement selon les commissions. En 2009, le plafond fixé était de 125 euros ».
Terreau, biscuits bios et nuits à l’hôtel
C’est le Conseil national du travail qui fixe la liste de biens et services pouvant être achetés avec les éco-chèques. Parmi ceux-ci, ceux qu’on connaît : appareils électriques A+ et A++, les batteries rechargeables, le bois durable, le matériel de jardinage, les cosmétiques et aliments bio… Et ceux qu’on connaît moins : la location de vélo ou de voitures partagées, les cours d’éco-conduite, mais aussi les produits de seconde main (vêtements, mobilier, livres). Les loisirs durables comme les festivals labellisés la Clé Verte, par exemple, LaSemo à Enghien sont également favorisés. Des hôtels écologiques comme Naxhelet à Wanze commencent également à être autorisés à accepter ce type de paiement. « La liste évolue régulièrement afin de coller le plus possible à la réalité quotidienne des travailleurs. En effet, on ne peut pas s’acheter une tondeuse électrique chaque année ».